Permettre aux acteurs du secteur informel du Congo-Brazzaville de reprendre leurs activités interrompues du fait des mesures prises pour faire face à la pandémie de Covid-19 figure parmi les priorités visant la relance de l’économie congolaise, y compris le secteur informel.
La remise des matériels et équipements à deux cents (200) mécaniciens, soudeurs, vanniers, cordonniers, vulcanistes, soit 125 de Brazzaville et 75 de Pointe-Noire, vendredi 18 septembre, à la Direction générale de l’Agence congolaise pour la création des entreprises (ACPCE), sous le patronage de la ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel, Yvonne Adélaïde Mougany, participe de cette démarche. C’est un don de la représentation du Programme des nations Unies pour le développement au Congo (PNUD). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un accord conclu entre le ministère en charge du secteur informel et le PNUD le 17 juin 2020. Le coût de ce don est estimé à près de 54 millions de francs CFA.
La ministre de tutelle a saisi cette opportunité pour réitérer l’engagement de son gouvernement « à accompagner les artisans et les entrepreneurs à reconstituer leurs forces pour reprendre avec toute la vigueur possible leurs activités productrices », avec notamment l’appui des partenaires au développement du Congo. Car, citant le Premier ministre, Clément Mouamba, Yvonne Adélaïde Mougany a déclaré que l’appui du PNUD aux acteurs du secteur informel s’aligne sur la détermination gouvernementale à « assurer, coûte que coûte, une sortie de crise rapide et maîtrisée ».
Maleye Diop, représentant résident du PNUD au Congo, s’est également appesanti sur la nécessité pour les agences onusiennes, particulièrement le PNUD, d’appuyer l’atténuation « des conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 » dans le pays. Pour être plus explicite, Maleye Diop a déclaré : « Cette crise Covid-19 a surpris le monde et le gouvernement de la République du Congo a pris cette pandémie très au sérieux et mis en place des mesures fort vigoureuses pour contenir la propagation du virus. Certaines de ces mesures fort louables ont eu des conséquences collatérales sur certaines activités économiques et celles assez précaires des acteurs du secteur informel qui ont vu leurs activités handicapées.
Il est donc plus que normal que des actions appropriées soient entreprises en faveur de la relance des activités du secteur informel du fait de son poids économique qui avoisine les 90% des activités de l’économie nationale. »
A l’instar de la ministre, le représentant du PNUD a exhorté les bénéficiaires de l’appui de son institution « à faire bon usage de leurs intrants » avant d’ajouter : « nous reviendrons dans quelques mois pour évaluer avec vous les progrès accomplis dans les différents métiers et nous espérons avoir d’agréables surprises et plus de courage à vous accompagner ». En effet, Yvonne Adélaïde Mougany et Maleye Diop ont fait état de leur volonté de renforcer leur partenariat afin de booster les activités relevant de la responsabilité de la ministre.
D’autant plus que le PNUD s’est illustré, depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 au Congo, par une série d’actions contribuant à limiter l’impact de cette pandémie sur les populations et le secteur économique. L’une des plus récentes date du 8 septembre 2020 et concerne la remise « au gouvernement, à travers le ministre de l’Economie, de l’industrie et portefeuille public, du rapport d’évaluation des impacts socioéconomiques de la pandémie avec un plan de réponse pour atténuer les impacts ».
Agence leader du système des Nations Unies en matière de développement économique, le PNUD a, aux côtés des autres agences onusiennes, joué un rôle clé dans la réalisation de cette évaluation ainsi que dans l’élaboration du plan de relèvement qui en découle. Ce plan post Covid permettra de mobiliser près de 2.840.000.000 (deux milliards huit cent-quarante millions) de dollars, soit près de 1.584 milliards de francs CFA, au profit de la relance économique en République du Congo.
Jean René Kule Kongba