La pandémie de Covid-19 vient « rappeler violemment » à l’humanité une chose : « nous sommes comme les maillons d’une chaîne : du maillon le plus faible dépend la force du tout », a dit Chris Mburu, coordonnateur résident du système des Nations Unies en République du Congo, lors d’une visioconférence organisée dans le cadre de la célébration du 75ème anniversaire de la création de l’ONU, vendredi 23 octobre 2020 à Brazzaville.
La mission fondatrice de l’ONU est plus importante que jamais
Cette commémoration a été placée sous le thème : « L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme ». Chris Mburu a justifié l’importance du multilatéralisme face à l’impact planétaire de la Covid-19 en ces termes : « À l’heure où nous parlons, la pandémie de coronavirus (COVID-19) continue de faire des vagues dans le monde entier. Elle s’est révélée être le plus grand défi mondial de l’histoire de l’Organisation des Nations Unies. Non seulement elle a fait de nombreux morts et des malades graves, mais elle a aussi provoqué une récession économique mondiale et une aggravation de la pauvreté, dans un climat d’angoisse et de peur. La pression sur nos sociétés, nos économies et nos systèmes de santé est énorme. »
Face à ces défis ; le fonctionnaire onusien a indiqué, en se référant au message du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur les 75 ans des Nations Unies, que la mission fondatrice de l’Organisation est aujourd’hui plus importante que jamais. Chris Mburu a cité, entre autres, la nécessité de « promouvoir la dignité humaine, protéger les droits humains, veiller au respect du droit international et sauver l’humanité de la guerre ». Car, « Née des cendres de la seconde guerre mondiale pour maintenir la paix et la sécurité internationales et promouvoir la coopération entre les Etats membres, cette organisation a fait beaucoup de chemin », a déclaré le coordonnateur résident du système des Nations Unies au Congo.
L’engagement du Congo à bâtir un solide partenariat avec les Nations Unies salué
En outre, il a salué l’engagement du Congo, sous le leadership de son président, Denis Sassou Nguesso, « à bâtir un solide partenariat avec les Nations Unies » à travers « la création des conditions favorables à la bonne conduite, par le Système des Nations Unies, des actions de développement ». « Mais la route reste encore longue », a reconnu Chris Mburu en faisant, certainement, à l’allusion à l’ensemble des interventions de l’ONU dans le monde et à toutes les revendications des Etats membres, à l’instar de celle relative à l’augmentation du nombre de sièges permanents et non permanents de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Cette revendication a été au centre du message du Congo lu par le ministre des Affaires étrangères, Jean Claude Gakosso. La revendication de l’Afrique, réitérée par le ministre en charge des relations extérieures, Jean Claude Gakosso, avait déjà fait l’objet de la première question de la presse congolaise posée à Chris Mburu lors d’une réunion de sensibilisation des professionnels des médias, organisée mardi 29 septembre 2020 et inscrite également dans le cadre des activités du 75 ans de l’ONU. Selon un article des Dépêches de Brazzaville du 17 mai 2017, la revendication africaine « s’avère nécessaire puisque la structuration de l’Organisation des Nations unies est restée la même depuis sa création, et ne reflète plus la nouvelle configuration mondiale qui exige de celle-ci, une profonde réforme en vue de répondre aux exigences actuelles ».
En tout cas, Chris Mburu, représentant du secrétaire général des Nations Unies au Congo, ne manquerait pas de transmettre les revendications du Congo, y compris celle de la presse congolaise, à New York.
Jean René Kule Kongba
Extrait du message du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, l’occasion du 75è anniversaire des Nations Unies, lu par le coordonnateur résident du système des Nations Unies au Congo, Chris Mburu
« Le moment est venu d’intensifier les efforts de paix pour parvenir à un cessez-le-feu mondial. Le temps presse. Nous devons également faire la paix avec notre planète. L’urgence climatique menace la vie elle-même. Nous devons mobiliser le monde entier pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Un nombre croissant de pays et d’entreprises se sont déjà engagés à atteindre cet objectif.
Partout dans le monde, nous devons faire plus pour mettre fin aux souffrances humaines causées par la pauvreté, les inégalités, la faim et la haine – et lutter contre la discrimination fondée sur la couleur de peau, la religion, le sexe ou toute autre distinction. Depuis des mois que dure la pandémie, nous assistons à une augmentation effrayante des violences commises contre les femmes et les filles. Nous devons poursuivre les progrès accomplis jusqu’ici. Un travail de collaboration remarquable au niveau mondial est en cours afin de mettre au point un vaccin contre le COVID-19 qui soit à la fois sûr, abordable et accessible à tous.
Les Objectifs de développement durable représentent notre plan et source d’inspiration pour mieux nous relever. Nous sommes face à des défis d’une ampleur colossale. Nous pouvons les surmonter, si nous coopérons et faisons preuve de solidarité. C’est la raison d’être même des Nations Unies.
En ce jour d’anniversaire, j’invite les femmes et les hommes du monde entier à s’unir. L’Organisation des Nations Unies n’est pas seulement à vos côtés: elle vous appartient ; c’est vous, c’est nous, les peuples. Ensemble, défendons les valeurs imprescriptibles de la Charte des Nations Unies. Poursuivons les progrès que nous avons accomplis au fil des décennies. Agissons pour que notre vision commune d’un monde meilleur pour tous devienne réalité ».