« Les pays africains ne peuvent indéfiniment s’accommoder d’être marginalisés dans les cercles où se décide l’avenir du monde entier dont ils font partie. Leur voix doit être entendue partout, y compris au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies où les Justes, s’il en existe encore dans ce monde, devraient leur faire de la place en tant que membres permanents, à part entière, avec droit de veto ».
Par cette déclaration, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger du Congo-Brazzaville, a réitéré une revendication du continent qui date de mars 2005. Jean Claude Gakosso a profité d’une rencontre virtuelle sur la célébration du 75ème anniversaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui s’est tenue vendredi 23 octobre 2020 à Brazzaville, pour livrer le message du Congo sur cet épineux problème. Message bien reçu par Chris Mburu, coordonnateur résident du Système des Nations Unies en République du Congo.
«Sur ce chantier, mesdames et messieurs, l’Afrique a une position commune. Une position conciliante et consensuelle, scellée à Ezulwini, que mon pays n’a jamais cessé de défendre, et ce depuis plus d’une décennie », a renchéri le ministre des Affaires étrangères.En effet, le Consensus d’Ezulwini (une ville du Swaziland) réclame cinq sièges non permanents et deux sièges permanents pour l’Afrique au sein d’un Conseil de sécurité réformé et élargi.
Dans cette logique, Jean Claude Gakosso estime que le multilatéralisme promu par les Nations Unies à l’occasion de son 75ème anniversaire « ne peut évidemment prospérer que dans un système global et juste. Un système qui soit à l’image, non plus des fantasmes du passé, mais des évolutions et des réalités de notre temps. D’où l’impérieuse nécessité de réformer son outil de référence qu’est le Conseil de sécurité, afin qu’il assure une représentation plus juste, plus équitable et plus honnête de tous les continents ».
Cependant, pour le ministre des Affaires étrangères, revendiquer plus de sièges au sein du Conseil de sécurité est une chose ; reconnaître la pertinence de l’action de l’ONU à travers le monde en est une autre. En témoigne cet extrait de son discours ci-dessous.
Jean René Kule Kongba
Extrait du discours de Jean Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des congolais de l’étranger, à l’occasion de la célébration des 75ème anniversaire des Nations Unies à Brazzaville
« La crise sanitaire mondiale nous interpelle tous sur la nécessité de renforcer la solidarité internationale, afin de bâtir des stratégies de riposte efficaces contre cette pandémie qui a déjà fragilisé la plupart des économies dans le monde.
L’Organisation des Nations Unies reste un cadre idéal pour la mobilisation de l’action internationale. L’action collective dans la recherche de solutions durables demeure une voie incontournable. Aussi, la République du Congo réaffirme-t-elle son attachement au multilatéralisme, seul cadre vers lequel doivent converger tous nos efforts pour répondre aux immenses attentes des peuples du monde et de nombreuses populations souvent dans la détresse.
75 ans après sa création, l’ONU conserve toute sa légitimité et son rôle demeure irremplaçable. Ses idéaux de paix et de sécurité collective, de droit de l’homme et de développement partagé sont aujourd’hui plus pertinents que jamais.
En cette année commémorative, le gouvernement congolais voudrait rendre un hommage mérité aux pères fondateurs de l’ONU. Ils nous ont légué un précieux héritage, porteurs d’espoir pour les générations présentes et futures. Notre gouvernement salue l’immense travail accompli par les Nations Unies, notamment, en mobilisant la communauté internationale contre les injustices, les inégalités, les antagonismes, la pauvreté et l’extrême pauvreté dans le monde.
Bien-sûr, nous sommes conscients que des défis sérieux restent à relever : défis sécuritaires liés à la persistance des conflits encore non résolus, le terrorisme, le changement climatique, la cybercriminalité, l’extrémisme violent, la résurgence des nationalismes, la banalisation du racisme, le négationnisme et la crise du multilatéralisme.
A cause de tout cela, l’humanité a aujourd’hui besoin d’une ONU encore plus engagée, une ONU revigorée et qui s’investit fortement dans la concrétisation des idéaux solidement ancrés dans la Charte de San Francisco… »